ATLAN : EXPRESSION D'UN LANGUAGE SINGULIER


Jean-Michel Atlan est né à Constantine le 23 janvier 1913 au sein d’une famille de confession Juive et d’origine berbère. Après l’obtention de son baccalauréat, il quitte de manière définitive son Algérie natale en octobre 1930 pour s’inscrire en licence de philosophie à la Sorbonne (Paris).

En 1941, Jean-Michel Atlan commence à écrire des poèmes et à peindre. Mais rattrapé par la fatalité du destin, il se fait interner en simulant la folie afin d’échapper à la mort pendant la Seconde Guerre Mondiale. De cet épisode tragique naît le recueil de poèmes Le Sang Profond publié en 1944. Jean-Michel Atlan commence à exposer ses premières œuvres.

À partir du début des années 1950, Jean-Michel Atlan introduit, dans son œuvre, les figures et objets totémiques symbolisant des croyances et des rites de peuples aux cultures extra- occidentales. Atlan compare son approche de l’art à celle d’un danseur : « Je suis passé de la poésie à la peinture comme un danseur qui découvrirait que la danse le révèle mieux que les incantations verbales ».
 
Lot 68 : Jean-Michel ATLAN (1913-1960), Sans titre, 1954, Huile, encre et fusain sur toile.
 
Lors de cette période, le rythme est palpable sur l’ensemble de la surface de la toile. La structure des figures totémiques tend vers une abstraction des formes. L’alliance des traits noirs et des couleurs peut susciter en nous différentes interprétations mais nous emporte inévitablement dans un univers mystérieux. Atlan considère cette approche comme l’essence même de la création. Michel Ragon les qualifie de « formes vivantes » s’expriment par des gestes intenses qui nous renvoies à la magie de rites mystiques. C’est pourquoi, le critique d’art distingue Jean-Michel Atlan comme « le magicien » des peintres abstraits de la même période.